N’oublions pas le 11 septembre chilien

Les États-Unis et d’autres pays occidentaux s’apprêtent, une fois de plus, il commémorer le terrible attentat des tours du World Trade Center, à New-York, survenu le 11 septembre 2001. Les médias québécois parlent beaucoup de cet événement tragique, avec raison d’ailleurs. Ils tendent cependant il oublier un autre événement tragique qui touche intensément des millions de Chiliens, y compris ceux et celles résidant à Montréal, au Québec et au Canada: le sanglant coup d’État du 11 septembre 1973 et, la mort héroïque pu président Salvador Allende. Ces faits dramatiques ont profondément changé nos vies à nous, Chiliens. Leurs effets néfastes se font sentir jusqu’à aujourd’hui, 44 ans plus tard.

Il y a des parallèles à faire entre les deux Il septembre. Le nombre de victimes dans les deux pays est presque équivalent: plus de 3 000 dans chaque cas, bien qu’au Chili le nombre ait été le résultat non pas d’une seule journée, niais des 17 années de dictature militaire qui ont suivi Le coup militaire a ébranlé les fondements démocratiques de la société chilienne. De la même façon, les attentats du 11 septembre 2001 ont fait trembler les États-Unis partout sur leur territoire ainsi qu’au cœur de leurs institutions démocratiques (on n’a qu’à penser, par exemple, à la promulgation du tristement célèbre Patriot Act).

Les États-Unis ont été directement impliqués dans le coup d’État chilien de 1973, par l’intermédiaire de la CIA, du président Nixon et de son secrétaire d’État Kissinger, ainsi que de certaines multinationales.

On oublie souvent, Ou on passe sous silence, les terribles violations des droits de la personne, les exécutions et les disparitions de plus de 3 000 Chiliens, ainsi que les arrestations arbitraires et les tortures infligées à plus de 30 000 personnes au cours des 17 ans de dictature du général Augusto Pinochet.

Des milliers de Québécois d’origine chilienne sont arrivés ici, dont moi-même et ma famille pour fuir les atrocités tés commises par le régime militaire, régime condamné chaque année de 1973 à 1990 par l’ONU. Je riens à exprimer, une fois de plus, ma profonde gratitude à tous les Québécois et Québécoises de naissance pour leur accueil solidaire, généreux, chaleureux et fraternel dans des moments très difficiles de nos vies. Le cas de Carmen Quintana, cette jeune brûlée atrocement par les militaires en 1986 et réfugiée au Québec peu après, constitue un exemple vivant de l’énorme solidarité du peuple québécois envers les réfugiés chiliens.

Après plusieurs années de pressions de la part de la communauté chilienne de Montréal et avec notre appui financier, la Ville a érigé une œuvre d’art à la mémoire de Salvador Allende au parc Jean-Drapeau. Notre rêve s’est finalement concrétisé en 2009. Je profite de cette occasion pour demander à l’administration municipale, et particulièrement au maire Denis Coderre, de transférer cette œuvre artistique de sa situation actuelle à un lieu public du centre-ville de Montréal pour lui assurer une plus grande visibilité. Des centaines de rues, parcs, hôpitaux, écoles et centres communautaires portent le nom de Salvador Allende dans le monde. Ce personnage politique mérite- l’attention de la société civile montréalaise également.

Nous nous rencontrerons aujourd’hui à midi au pied du monument, au parc Jean- Drapeau, pour rendre hommage à une des personnalités les plus remarquables du XX, siècle. Un autre rassemblement se tiendra le même jour, à 18 h, au parc Jeanne-Mance.

Commémorons au Québec et dans l’ensemble des Amériques ce grand démocrate!