Claude Parent

A propos Claude Parent

Premier vice-président du RSR

STEPHEN HARPER ET LES ÉLECTIONS QUÉBÉCOISES

De quoi nous rappeler pourquoi cette année-ci en est si importante.

La fin de l’article a cependant une consonance d’un parti pris politique.

Mais  je vous envoie quand même cet article pour la réflexion sur les enjeux actuels qui nous concernent, et plus largement concernent le mouvement syndical au Canada.

Merci à John pour le relais, comme à son habitude; c’est apprécié.

Il se peut que l’avenir du mouvement syndical au Canada et au Québec se joue actuellement dans l’affrontement en cours entre le gouvernement de Stephen Harper et l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et les élections québécoises constitueront un moment charnière dans cette épreuve de force.

Qui remportera l’élection, du Parti Québécois ou du Parti Libéral, aura un impact considérable dans la partie de bras de fer entre la droite et le mouvement syndical au Québec et à l’échelle du pays.

Présentement, le gouvernement conservateur teste la résistance syndicale de ses fonctionnaires. S’il réussit à « traverser » l’AFPC et ses 180 000 membres, la guerre s’intensifiera de façon exponentielle contre l’ensemble du mouvement syndical. Dans ce but, Ottawa se dote d’un arsenal législatif impressionnant.

Le projet de loi C-525 aura pour effet de complexifier énormément le processus de syndicalisation des travailleurs sous juridiction fédérale et de faciliter grandement la désaccréditation d’un syndicat.

Des dispositions incluses dans le projet de loi C-4 modifient unilatéralement les règles du jeu en matière de négociation collective dans la fonction publique fédérale en permettant au gouvernement de s’arroger le droit de décréter unilatéralement les postes qui doivent être considérés comme essentiels. Il peut ainsi limiter considérablement, voire révoquer complètement, le droit de grève des employés fédéraux.

C-4 permet aussi de remplacer les négociations par un arbitrage obligatoire, balisé par des dispositions aussi restrictives que « la situation économique du Canada ». C-4 accorde aussi à la ministre du Travail l’autorité de rejeter unilatéralement tout refus de travail par un employé jugeant une tâche dangereuse.

C-377 obligerait les syndicats à fournir à l’Agence du revenu du Canada (ARC), pour publication sur son site Internet, les détails des déboursés de plus de 5 000 $ pour les activités d’organisation, de négociations, d’éducation, de formation, et les activités politiques et de lobbying, en plus des salaires des dirigeants syndicaux, des employés et des contractuels.

Le budget 2014 annonce une consultation publique sur le régime fiscal des organismes à but non lucratif (OBNL) dans le but explicite de limiter leur action politique, et la rumeur veut qu’une prochaine étape soit l’abolition des déductions d’impôts pour les cotisations syndicales des travailleurs.

La mesure massue, que le gouvernement tient cachée derrière son dos, est l’abolition de la formule Rand qui autorise le prélèvement obligatoire à la source des cotisations syndicales pour l’ensemble des salariés d’une unité d’accréditation.

Certaines de ces législations ne touchent que les syndicats régis par le Code du travail fédéral – ce qui représente tout de même 10% de la main-d’œuvre au Québec –, mais elles risquent de faire tache d’huile dans les législations provinciales.

En Ontario, le Parti conservateur de Tim Hudak veut transformer la province en « right to work state ». Il est à égalité dans les sondages avec les libéraux et les néo-démocrates.

L’objectif général de toutes ces législations est clair : bâillonner les syndicats sur le plan social et politique, confiner leur action au terrain de la négociation collective et, encore là, comme on le voit dans le cas de la fonction publique fédérale, en les dégriffant et les édentant.

L’ampleur de la menace que fait peser le gouvernement Harper sur la société canadienne dépasse la remise en question des droits syndicaux. Dans le livre Science, on coupe ! (Boréal), Chris Turner décrit pendant des dizaines et des dizaines de pages comment ce gouvernement « musèle ses scientifiques, démantèle ses laboratoires de recherche et place les plus beaux fleurons de la recherche scientifique au service de l’entreprise ».

À travers l’action de tous les ministères, de la Politique étrangère aux services postaux, ce gouvernement cherche à transformer de fond en comble la société canadienne et, en s’érigeant en « ingénieur de l’âme », les valeurs de ses habitants.

Dans un important discours prononcé, deux ans avant son élection, devant la Civitas Society, un groupe d’extrême-droite, Stephen Harper a décrit sa philosophie et sa stratégie.

Il rappelle l’existence de deux courants de pensée fondamentaux du XIXe siècle, le libéralisme économique classique tel que défini par Adam Smith, et le conservatisme social classique élaboré par Edmund Burke. Ces deux courants, explique-t-il, ont fusionné au XXe siècle pour combattre le socialisme.

Aujourd’hui, se félicitait Harper devant la Civitas Society, avec la chute du Mur de Berlin et les révolutions de Thatcher et Reagan, les idées de droite au plan économique ont gagné. Même les partis de gauche ont abandonné les idées de planification économique et l’idéal socialiste, et s’en remettent au marché.

(L’exemple le plus récent est le NPD qui, à son dernier congrès, a laissé tomber toute référence au socialisme dans son programme.)

Cette victoire désormais acquise pour la droite au plan des idées économiques, la lutte doit maintenant, selon Harper, être portée sur le terrain des valeurs sociales.

« La première valeur du conservatisme est l’ordre social, déclarait-il. Il implique le respect des coutumes et des traditions – les traditions religieuses avant tout – l’association volontaire, et l’autocontrôle renforcé par des sanctions morales et légales du comportement. Les néo-conservateurs favorisent l’entreprise privée, un gouvernement réduit et font confiance à la société civile plutôt qu’à l’État pour résoudre les problèmes sociaux. »

Harper se réfère à Edmund Burke, un philosophe britannique du XVIIIe siècle, connu pour son opposition à la Révolution française, et considéré comme le père du conservatisme anglo-américain.

Burke rejette le contrat social de Rousseau. Il est contre l’égalité et juge impératif de préserver la hiérarchie sociale, de modérer la participation politique et de se conformer à la tradition.

C’est en s’inspirant de Burke, que Harper veut revaloriser la famille, le mariage (sauf le mariage gai!), la femme au foyer (avec le fractionnement de l’impôt), mettre l’accent sur la sécurité, la loi et l’ordre, en faisant montre de plus de sévérité envers les jeunes contrevenants, en gardant les détenus plus longtemps en prison.

Dans son discours devant la Civitas Society, Harper avertissait ses partisans qu’il fallait bien choisir le terrain des luttes à venir en s’assurant de ne pas diviser les rangs des conservateurs. « L’important, disait-il, c’est d’aller dans la bonne direction, même si c’est lentement ».

C’est exactement ce qu’il fait. Il fait déposer par des députés d’arrière-ban des projets de loi privés sur des sujets controversés (lois antisyndicales, avortement) et il prend la température sociale. S’il n’y a pas trop de réaction négative, il va de l’avant.

Pour stopper Harper, la résistance sur le terrain syndical ne suffira pas. L’action doit se transporter sur le terrain politique. Le Parti Conservateur ne détient que 5 sièges au Québec, mais ses stratèges espèrent en conquérir 5 autres dans un axe qui part du Lac Saint-Jean jusqu’en Beauce.

Ils misent sur la déconfiture du Bloc en spéculant qu’une bonne partie des 20% des suffrages que les sondages lui accordent présentement constituent un électorat conservateur que le Parti Conservateur pourrait espérer conquérir.

Mais l’avenir du Bloc dépend de l’élection québécoise. Une défaite du Parti Québécois lui couperait les jambes. Par contre, une victoire péquiste montrerait à nouveau sa pertinence.

Plus fondamentalement, un gouvernement majoritaire du Parti Québécois provoquerait une onde de choc à l’échelle du Canada qui bouleverserait l’agenda politique à Ottawa. Le gouvernement Harper hésiterait à mener la guerre sur deux fronts, national et syndical.

À Québec, le gouvernement péquiste ne pourrait se passer de l’appui des principales organisations de la société civile que sont les syndicats, dans son affrontement avec le gouvernement fédéral.

Pour stopper Harper, le choix est clair : il faut élire au Québec un gouvernement péquiste majoritaire.

28 février 2014
Pierre Dubuc

Sécurité alimentaire

Le mardi, je témoignerai devant un comité du Sénat à propos du nouveau projet de loi sur la sécurité des aliments déposé par le gouvernement Harper en juin.

Nous avons travaillé très fort pour améliorer le projet de loi, qui porte le nom de S-11.

J’ai le plaisir de vous annoncer que nous avons convaincu le gouvernement d’apporter un amendement qui assurera qu’une vérification régulière sera effectuée pour déterminer si l’ACIA a suffisamment de ressources d’inspection.

Il s’agit d’une victoire significative, mais cet amendement doit aller plus loin.

Selon le projet actuel, le premier audit des ressources n’arriverait pas avant cinq ans après que le Parlement aura voté la loi S-11. De plus, nous devons nous assurer que les résultats de l’audit sont rendus publics. Pour l’instant, l’amendement ne comporte pas d’exigences à cet effet.

Ces améliorations sont spécialement importantes au moment où il est devenu évident que l’auto-discipline en matière de salubrité dans l’industrie alimentaire est source d’intoxication.

Boeuf avariéLe dernier exemple — XL Foods — est une histoire d’auto-surveillance qui a mal tourné, alors que l’organisme réglementaire a une main attachée derrière le dos à cause des restrictions budgétaires.

XL est un des plus gros transformateurs de viande au Canada. Leur abattoir à Brooks, Alberta, occupe des dizaines de milliers de mètres carrés, sur deux pâtés de maisons. Cette usine a la capacité de traiter 5000 carcasses de bœufs par jour.

Il s’agit d’une exploitation gigantesque — tout comme Maple Leaf Foods — qui avait une responsabilité de prévention. Mais ils ne l’ont pas fait et l’ACIA n’avait pas les systèmes et les ressources en place pour effectuer les vérifications avant qu’il soit trop tard.

Entretemps, le gouvernement continue de se débarrasser de ses responsabilités en laissant l’industrie se surveiller elle-même, alors qu’il coupe les budgets de l’ACIA, qui perd 308 inspecteurs et employés de soutien à cause de ce désinvestissement.

Nous vous prions d’envoyer un message au ministre de l’Agriculture Gerry Ritz, responsable de S-11, pour réclamer des améliorations au projet de loi S-11.

Bob Kingston
Sécurité Alimentaire

P.-S. : Veuillez utiliser notre centre d’action en ligne pour transmettre votre message immédiatement. C’est simple et facile à utiliser.

P.P.S. : Vous pouvez lire le texte de mon exposé devant le comité sénatorial ci-dessous.

Écrivez-lui maintenant

Modifications au projet de loi s-11

Cinq ans après la mise en vigueur de cette section, et à intervalles de cinq ans par la suite, le ministre doit procéder à une évaluation des provisions et de la mise en œuvre de cette Loi, y compris des ressources allouées à son administration et à sa mise en vigueur.

Cette modification doit aller plus loin. Nous ne pouvons pas attendre plus de cinq ans pour savoir si l’ACIA a toutes les ressources dont elle a besoin! S’il-vous-plaît, exigez que le gouverne-ment procède à une évaluation immédiate pour s’assurer que l’ACIA a les ressources nécessaires pour nous protéger des aliments contaminés.

Mobilisez-vous maintenant!

Genre neutre ?

Repousser l’âge de l’admissibilité de la SV et du SRG n’est pas de genre neutre.

Article publié en anglais, le 9 septembre 2012 dans Rabble.ca
Par Louisette Hinton et Diane Wood, rédactrices pour Retiree matters

La Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG) sont les seuls revenus pour beaucoup de femmes où elles sont garanties de recevoir le même montant que les hommes, quelle que soit leur histoire en tant que main-d’œuvre. La proportion du revenu remplacé par le SV et le SRG est beaucoup plus élevée pour les femmes et les personnes âgées à faible revenu, environ 70 pour cent pour ceux dont le revenu individuel est de moins de 15,000 $. Pour les femmes entre les âges de 65 et 69 ans, la SV et le SRG viennent réduire la pauvreté de 21 points du pourcentage. Pour les hommes du même âge, c’est 15 points du pourcentage. Donc, il est clair que repousser l’âge de la SV et du SRG n’est pas de genre neutre.

La SV et le SRG réduisent d’environ 30 pour cent à environ 12 pour cent le taux de faible revenu (plus pour les femmes que pour les hommes).

Repousser l’âge d’admissibilité à la SV / SRG de 65 à 67 ans signifierait que les aînés qui sont bénéficiaires des programmes provinciaux, de l’aide sociale et d’invalidité, ne travaillant pas et à faible revenu, devront attendre encore deux ans pour la transition vers le programme de la SV / SRG; augmentant ainsi les coûts de l’aide sociale pour les gouvernements provinciaux. Les provinces devront également payer plus cher pour fournir des médicaments et des services essentiels aux aînés à faible revenu qui sont incapables de payer de leur propre chef.

La modification de l’âge d’éligibilité à 67 ans, signifierait que 35 pour cent des bénéficiaires de la SV qui auraient droit au SRG à 65 ans – surtout des femmes – perdrait ces avantages. Pour les personnes âgées admissibles à ce montant maximum (projeté à 320,000 en 2012, en majorité des femmes) la perte de deux années complètes de prestations représenterait plus de 30,000 $.

Les travailleurs les plus dépendants du revenu de la SV / SRG, qui sont les femmes, les travailleurs handicapés, les personnes dans des résidences à revenu modéré, celles à faible revenu ainsi que celles au chômage de longue durée seront les plus touchés.

De plus, dans certaines provinces, les aînés à faible revenu âgés de 65 et 66 ans pourraient perdre leur admissibilité à d’autres suppléments provinciaux qui sont liés à l’admissibilité au SRG. Par exemple, en Colombie-Britannique, les personnes âgées, bénéficiaires de la SV / du SRG perdront un supplément de revenu de 49,30 $, plus un rabais sur les laissez-passer d’autobus et peut-être une réduction de l’impôt foncier. Un autre exemple, au Québec, la ministre de l’Emploi, Julie Boulet, a déclaré à Radio Canada, en février 2012, que la hausse de l’âge pour les pensions coûterait à la province « des dizaines de millions de dollars » en prestations d’aide sociale aux aînés à faible revenu âgés de 65 et 67 ans.

Le Premier ministre, Stephen Harper et divers députés et représentants du gouvernement ont tenté de justifier les réductions proposées au programme de la SV / SRG en faisant valoir que la retraite de la génération du baby-boomer et l’augmentation correspondante du coût en dollar nominal de la SV et du SRG ne sont pas durables. Il n’existe aucune preuve pour valider cet argument. Il est à noter que Kevin Page, le Directeur parlementaire du budget, a déclaré que dans le futur, la SV est abordable sans modifications. L’Association des syndicalistes retraités du Canada (ASRC) exhorte les canadiens et canadiennes à rejeter les modifications proposées par le gouvernement Harper à la SV / SRG et à lutter pour l’amélioration de la sécurité des retraites pour tous.

Retiree matters est une chronique mensuelle, rédigée par les membres de l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC), qui explore les dossiers touchant les retraités, les personnes âgées, leurs familles et leur communauté. ASRC agit en tant qu’organisme de défense afin d’assurer que les préoccupations des syndicalistes à la retraite et des personnes âgées sont entendues à travers le Canada.

Louisette Hinton est membre hors-cadre de l’exécutif, responsable du dossier des femmes pour l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC).

Diane Wood est Présidente de la Fédération des membres syndiquées de la Colombie-Britannique (BC FORUM), une affiliation de COSCO, et représentante sur l’exécutif de l’ASRC.

Louisette Hinton et Diane Wood

Tous pour un, un pour tous

Tous pour un, un pour tous

Tous pour un, un pour tous

Imaginez un instant que des dizaines de dirigeants de votre syndicat aient été arrêtés dans une rafle de police en vertu de fausses allégations de « terrorisme ». Si cela devait se produire, vous auriez probablement l’espoir que le mouvement syndical puisse répondre rapidement et massivement pour protester contre cette injustice.

C’est exactement ce qui s’est passé la semaine dernière en Turquie. Plus de 70 dirigeants des syndicats des travailleurs du secteur public ont été raflés dans des raids dans une vingtaine de villes. Par ces arrestations arbitraires, le gouvernement entend intimider l’ensemble des travailleurs turcs.

La Confédération syndicale internationale (CSI), qui représente 175 millions de travailleurs dans le monde, n’a pas tardé à condamner le gouvernement turc pour ces actes. En collaboration avec plusieurs fédérations syndicales mondiales, elles appellent à une manifestation en ligne.

S’il vous plaît, prenez quelques secondes pour en apprendre davantage et envoyer votre message protestation dès maintenant :

Encore une chose… s’il vous plaît, assurez-vous que votre syndicat est au courant de cette attaque contre nos camarades turcs. Si nous pouvons obtenir des organisations locales, professionnelles, inter-pros, régionales, nationales, de faire part à leurs membres de cette entrave scandaleuse aux droits de l’homme, nous pouvons envoyer un message très clair au Premier ministre turc. Et nous croyons que des milliers de messages venant de partout dans le monde feront une différence. Alors s’il vous plaît, faîtes passer le mot. Rappelez-vous : des vies sont en jeu ici.

Merci de votre soutien continuel. Solidarité, toujours !

Eric Lee

Pour signer la pétition